Donjuan Triumphant : une 1ère génération qui sort de l'ombre malgré les petits nombres
Donjuan Triumphant
Décidement, l'année 2020 a tout chamboulé. Il était en effet guère aisé de démarrer un étalon étranger en France en ce printemps de Covid, à défaut de pouvoir le montrer en vrai et donc de le faire découvrir aux éleveurs, les yeux dans les yeux. De fait, quand il a débuté sa carrière d'étalon au Haras de la Barbottière chez Sophie Rousselle à Sablé-sur-Sarthe, Donjuan Triumphant n'a pas pu profiter du fait qu'il venait de se couvrir de gloire à Ascot, lors du grand meeting d'automne en octobre 2019, en gagnant le Champion Sprint (Gr.1). Auteur d'une performance extraordinaire de jour là, il battait alors 8 gagnants de Gr.1 (Brando, Advertise, Hello Youmzain, The Tin Man, Sands Of Mali, Mabs Cross, One Master et Librisa Breeze). Son nouveau propriétaire Robert Brard avait eu le nez fin pour l'avoir acheté peu avant la course, ce qui est digne d'une illumination messianique à ce niveau de compétition.
A 6 ans, Donjuan Triumphant ponctuait alors de la meilleure des façon une carrière exemplaire entamé au plus haut niveau à 2 ans, avec un succès dans le Critérium de Maisons-Laffitte (Gr.2), et poursuivi sans jamais fléchir pendant 33 courses, pour 7 victoires et 18 places, dont un 1er accessit dans le Prix Maurice de Gheest (Gr.1) entre Signs of Blessing et Jimmy Two Times. Notons qu'il était né pour aller vite mais longtermps, issu du croisement des très robustes Dream Ahead et Tagula.
Malheureusement, étant donné le blocage de la vie économique et sociale mondiale, Donjuan Triumphant a dû laisser sa couronne de lauriers sur le côte anglaise, et arriver en France en terre avec une réputation à reconstruire... sans pouvoir se montrer à son nouveau public. La mission était d'autant plus difficile que la Barbottière, à l'image de la région Anjou-Maine, n'est pas une terre de culture sprint, et qu'il est beaucoup plus difficile de lancer un jeune étalon de plat, surtout un spécialiste des courtes distances, qu'un sauteur qui démarrerait ici face à un public plus naturellement à l'écoute.
Bref, s'il a remonté la pente ensuite avec 40 juments saillies la 2e année, Donjuan Triomphant n'a eu que 25 poulinières à son carnet de bal pour débuter en 2020, avec 15 naissances déclarées en guise de conclusion. Avec une armée aussi peu nombreuse, il n'est pas facile de gagner la bataille de la reconnaissance face à une concurrence normande féroce sur le registre du plat, et toujours capable de faire jouer la loi du nombre.
En 2023, Snow Ghost fut son 1er partant à 2 ans. Il s'est imposé dès sa 2e tentative sous la férule de Florian Guyader sur les 1000 m de Moulins le 15 avril. Ce printemps, Chai d'Oeuvre et Galgan ont pris des places, mais surtout, Donjuan Triumphant vient de faire une passe de 2 à deux semaines d'intervalle.
Run For Home remporte le Prix Christian de Tredern au Lion d'Angers.
Elevé au Haras des Hautes Mottes par Renaud Baguenault de Puchesse, un 3 ans nommé Artus The Brave a gagné en débutant directement à Morlaix pour l'entrainement de François Monfort, en laissant sur plus proche poursuivant à plus de 5 longueurs. Le jeudi 23 mai au Lion d'Angers, Run For Home a montré son réel talent de sprinter en gagnant facilement le Prix Christian de Tedern sur 1200 m, pour l'entrainement de Mirek Rulec qui l'essayait pour la 1ère fois sur une distance aussi courte.
D'autres membres de sa 1ère génération vont bientôt débuter car déclarés à l'entrainement chez François Monfort, Marie Solignac, Walter Delalande, etc... Chez les 2 ans, génération un peu plus riche avec 22 produits nés, le 1er vainqueur ne devrait pas tarder, vu qu'il y a des inédits déclarés chez Ludovic Gadbin, Olivier de Montzey, Richard Chotard, ou Céline Hérisson de Beauvoir.
