Poule d'Essai des Poulains: Metropolitan, l'autre belle pièce du musée du Haras de Clairefontaine

Metropolitan et Alexis Pouchin, les grands vainqueurs de l'édition 2024 de la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1), à ParisLongchamp (© APRH)

Qu'on se le dise, les chevaux nés et élevés au Haras de Clairefontaine de Marie-Laure Collet, du côté de Méral, en Mayenne, ont une saine tendance à se transcender dans la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1). Déjà en 2005 avec Stormy River, fils de Verglas et de la matrone Miss Bio, élevée par Marie-Laure et son père, Jean, qui avait conclu proche troisième d'Aussie Rules (Danehill), sur l'hippodrome de Longchamp. Puis en 2017 avec Le Brivido (Siyouni), né, élevé et préparé aux ventes par Marie-Laure Collet, son conjoint Teddy Poirier et toute leur équipe, pour le compte de Brigitte & Jean Bugada, et à qui il n'avait manqué qu'une toute, toute petite tête pour le succès face à l'immense Brametot (Rajsaman), sur la ligne droite de Deauville-La Touques.

Marie-Laure Collet (troisième en partant de la droite) et Teddy Poirier (tout à droite), les animateurs du Haras de Clairefontaine, en Mayenne, où est né et a grandi Metropolitan, le vainqueur de la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1) 2024 (© APRH)

Ce dimanche 12 mai 2024, un autre des "fistons" de Marie-Laure Collet & Teddy Poirier, Metropolitan (Zarak), élevé au Haras de Clairefontaine pour le compte de Stuart McPhee, est parvenu à leur offrir le Graal en s'adjugeant ce "Classique" pour poulains de 3 ans, disputé sur le mile, à l'issue d'un magnifique parcours orchestré par Alexis Pouchin, le "jeune homme des grands rendez-vous". Vite vu dans le sillage des principaux animateurs, le long de la corde, Metropolitan a pu bénéficier de l'open-stretch afin d'accélérer, avant de venir sur la ligne des premiers à la distance, puis de finalement venir s'assurer résolument le meilleur dans les derniers mètres du parcours. Auteur d'un effort final assez remarqué, Dancing Gemini (Camelot) s'est adjugé la deuxième place, une demi-longueur derrière le lauréat, et Alcantor (New Bay), l'un des animateurs de la première heure, la troisième, à seulement une courte encolure du dernier cité.

Né et élevé au Haras de Clairefontaine donc, en Mayenne, pour le compte de Stuart McPhee, Metropolitan est un fils du formidable Zarak (Dubawi), l'un des étalons vedettes des Aga Khan Studs, proposé à 60 000€ la saillie cette année, à qui il offre une nouvelle victoire de prestige cette semaine, après le succès d'Iznik dans le Prix Urban Sea - Haras du Lion - Étalon Mendocino (L.), lors de la journée du France Sire Anjou-Loire Challenge, sur l'hippodrome du Lion d'Angers. Et un nouveau Gr.1, pile deux semaines après le sacre d'Haya Zark dans le Prix Ganay !

Zarak, l'un des glorieux sires des Aga Khan Studs, encore mis à l'honneur au plus haut-niveau, cette fois-ci grâce à Metropolitan dans la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1)

Côté maternel, il est le quatrième produit d'Alianza (Halling), qu'avait dénichée Stuart McPhee à la Tattersalls February Sale de 2015 pour la modique somme... de 800 Gns ! Cette dernière n'a pas participé à la moindre course, tout comme sa mère Cercle d'Amour (Storm Cat) d'ailleurs, mais elle peut néanmoins se targuer d'être de la même souche que plusieurs bons compétiteurs, comme Warm Heart (Diesis), gagnant des Norfolk Stakes (Gr.3) et placé du Prix Morny (Gr.1), l'étalon Miguel Cervantes (Danzig), vainqueur à 2 ans des Doncaster Stakes (L.) ou encore Royal Tigress (Storm Cat), dont le nom figure au palmarès des Leoparstown 1 000 Guineas Trial S. (L.), en Irlande.

Stuart McPhee, l'éleveur de Metropolitan, qui avait acheté la mère de ce dernier 800 Gns seulement à la TATTERSALLS February Sale de 2015 (© APRH)

Frère d'un autre gagnant en plat (Mister Charlie par Myboycharlie), Metropolitan avait été préparé et présenté par Marie-Laure Collet & Teddy Poirier, ainsi que toute leur équipe du Haras de Clairefontaine, à la vente de yearlings d'octobre ARQANA de 2022, où il avait été acheté 78 000€ par Alessandro Marconi pour le compte de la Scuderia Scolari, entité dirigée par Hrand Aladjian. Cette dernière partage aujourd'hui la propriété du cheval avec Peter Bradley, qui avait déjà connu de grandes et belles émotions avec un autre produit de Zarak, La Parisienne, double lauréate en piste, deuxième du Prix de Diane (Gr.1) et troisième du Prix Vermeille (Gr.1) en 2022 pour l'entraînement de Carlos & Yann Lerner.

Moment de liesse entre Hrand Aladjian (au centre) et Peter Bradley (à droite), après le succès de leur représentant Metropolitan dans l'édition 2024 de la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1) à ParisLongchamp (© APRH)

Épinglant ainsi un troisième succès à son palmarès, après ceux obtenus lors de ses deux seules sorties à 2 ans, Metropolitan s'est ainsi illustré pour la première fois au niveau Gr.1. Tout comme son jeune entraîneur Mario Baratti d'ailleurs. Et ce cinq ans à peine après son installation à Chantilly, dans l'Oise ! Italien pur souche, ce dernier s'est d'abord fait connaître dans le monde des courses en qualité de Gentleman-Rider, avant de vivre diverses expériences dans des écuries anglaises et irlandaises, puis de poser ses valises en France afin d'endosser le rôle d'assistant de Pascal Bary pendant quelque temps. À la tête d'un effectif composé d'une petite trentaine de chevaux, ce professionnel discret mais diablement efficace avait connu les joies de la victoire en tant qu'entraîneur... dès son premier partant, avec Moana (Iffraaj) en février 2020 à Deauville. Un an et demi plus tard, Saga Timgad (Excelebration) lui avait offert son premier Quinté +, toujours à Deauville, juste avant que By All Means (Kodiac) ne lui apporte sa première Listed, via sa victoire dans le Prix de Bagatelle, à Chantilly, en 2022, et Angers son premier Groupe, de par son succès dans les 2 000 Guinées Allemandes (Gr.3), à Cologne, l'an dernier.

Mario Baratti, l'entraîneur de Metropolitan, pas peu fier d'épingler un premier "Classique" à son palmarès, cinq ans à peine après son installation du côté de Chantilly (© APRH)

C'est dire de l'ascension fulgurante de ce jeune entraîneur et de son protégé, d'ores et déjà engagé dans le Prix du Jockey-Club (Gr.1), le 2 juin prochain, à Chantilly, mais dont une participation au St James's Palace Stakes (Gr.1) de Royal Ascot, le 18 juin, n'est pas non plus à exclure totalement. En lui souhaitant, dans un cas comme dans l'autre, de continuer à décupler le bonheur de tout son entourage. Et notamment celui de toutes les personnes investies dans le Haras de Clairefontaine, dont les "pièces du musée" valent décidément le coup d'oeil.