L'épopée Wildenstein : Georges, les débuts d'une passion sauvée par l'élevage
L’œuvre hippique des Wildenstein a débuté il y a un siècle
Un élevage, c’est l’œuvre de toute une vie. Une œuvre, c’est le résultat d’une vision des choses, d’une pensée murie au fil du temps à laquelle s’ajoute, parfois, une touche de génie. L’élevage mondial a, lui aussi, ses artistes comme l’était l’italien Federico Tesio, d’autres les connaissances et la rigueur dans la sélection, tel les français Edmond Blanc et Marcel Boussac, la saga Aga Khan, le Prince Khalid Abdullah ou les familles Wertheimer et Head. Chez les Wildenstein, l’art on connaît pour y « baigner » du matin au soir. Pour eux cette passion est un travail de recherche minutieux, un sens du détail accentué. Voilà comment a débuté leur histoire.
Nathan et surtout Laure Wildenstein emmenaient leur fils Georges et leur petit-fils Daniel, alors âgé de 4 ans, sur les hippodromes parisiens. Il n’en fait pas plus pour donner le virus à la famille. Georges va ainsi gérer une petite écurie dès la fin de la première guerre puis déclare ses couleurs en 1923, casaque bleue, toque bleu-clair.
Notes :
En 1892, mon père, Georges, est né. Je dois dire que je n'ai jamais été un grand admirateur de papa. Peut-être et même sûrement pas assez, j'en conviens. Mon père a été un mauvais père. Et j'ai donc été un mauvais fils. En clair, mon père était une bibliothèque vivante. Dès l'âge de 6 ans, il a commencé à collectionner des cartes postales et des photographies de tableaux. Et à lire... à tout lire, littérature et livres d'art, par milliers. Il lisait un livre en une heure et il s'en souvenait toute sa vie. Ce n'est pas une image. C'est la réalité. Mon père était un phénomène de foire. Je n'ai jamais vu ça. Sur les quatre millions de gravures qui sont à la Bibliothèque nationale, il en avait plus de trois millions dans un coin du cerveau. A la maison, nous avons quand même quelques dizaines de milliers d'ouvrages; mon père avait tout absorbé, tout lu, tout bu. Il avait une mémoire encyclopédique. Et la seule chose, la seule, qui aura vraiment compté pour lui, à part sa mère, c'est l'art. (extrait d’une entrevue à bâtons rompus entre le journal Les Echos et Daniel Wildenstein, en août 2000).
Roch Filippi, l'entraineur d'Héros XII, ici entre son propriétaire Henri Coulon et son jockey George Mitchell.
Georges Wildenstein avec son fils Daniel, alors tout jeune. Selon ce dernier, l'entente n'était pas très chaleureuse entre eux.
Caulet Fleuri, un bon cheval acheté aux ventes par Georges Wildenstein, homme pas toujours très heureux aux enchères.
Charlemagne.
Toujours lors d’une interview, Daniel raconte dans ses mémoires ce que fut la vie de la famille pendant les années de guerre. En 1941, les W quittent la France via Alger, Tanger, Lisbonne. Après un voyage de 21 jours à bord du Siboney, ils s’installent au Pierre, un célèbre hôtel de Manhattan…..Ils seront de retour pour continuer leur œuvre.