Rencontre avec Loeiza Hayères-Fouchard, une amateure passionnée formée à la grande et belle école des courses de poneys

23/05/2024 - Actualités
Diplômée "avec mention" des courses de Poneys au Galop et de la 84e promotion du Club des Gentlemen-Riders & Cavalières, Loeiza Hayères-Fouchard a eu l'immense bonheur de remporter sa toute première victoire "officielle" lors du week-end de la Pentecôte, à Rostrenen, en selle sur Xat, un fils d'Elm Park défendant l'élevage, la casaque et l'entraînement familial. Rencontre.

Loeiza Hayères-Fouchard, 16 ans, et déjà gagnante d'une course dans le rang des amateurs... et ce dès sa deuxième monte seulement !

 

Ce dimanche de la Pentecôte 2024, Frédérique Hayères et son conjoint, Yannis Fouchard, ne sont pas prêts de l'oublier de sitôt en tant que parents. En effet, en à peine quatre heures d'intervalle, tous deux ont eu l'immense émotion de voir leurs deux filles passer chacune le poteau en tête. Leur cadette tout d'abord, Solyne, qui a mené au succès Kalios dans le Prix Sellerie Cassou - Hippodrome de Toulouse, lors des courses de poneys de Langon, en Gironde, pour l'élevage et la casaque de Nicolas Lefebvre (qui a lui aussi vécu une journée inoubliable en tant que parent, de par le succès de son "fiston" Clément dans l'édition 2024 du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr.1) en selle sur Gran Diose ndlr). Puis leur aînée, Loeiza, qui, 600 kilomètres plus loin, sur l'hippodrome de Rostrenen, dans les Côtes d'Armor, est parvenue à s'adjuger la toute première course "officielle" de sa carrière, à savoir le Prix de la Ville de Rostrenen, une épreuve plate pour Gentlemen-Riders & Cavalières, associée à Xat.

 

Loeiza Hayères-Fouchard, au centre, en compagnie de ses parents, Frédérique Hayères et Yannis Fouchard, et sa petite soeur, Solyne, après une victoire en course de poneys au Lion d'Angers avec son "chéri", Imperialhigh Night Fighter

 

Le plus beau dans tout ça ? Le fait que cette jeune demoiselle de 16 ans soit en plus co-éleveuse de ce fils d'Elm Park, avec sa petite soeur et ses parents, mais aussi son grand-père, l'ancien entraîneur nortais Hervé Hayères, et que ce dernier  défend également la casaque ainsi que l'entraînement familial. Mais aussi que ce premier succès intervienne après seulement sa deuxième apparition publique chez les amateurs depuis qu'elle a quitté les pelotons des courses de l'association Poneys au Galop. Contactée par téléphone, elle nous a dit : "J'ai encore un petit peu de mal à réaliser car je ne m'y attendais vraiment pas. Ce n'était tout de même que ma deuxième monte en tant que cavalière. En plus, même si on se voyait une troisième chance sur le papier, le cheval était proposé à 86/1 le jour de la course. Non, vraiment: cela ne paraissait pas du tout évident avant coup (rires) ! ".

 

Loeiza Hayères-Fouchard, entourée de Xat, son grand-père, Hervé, et sa maman Frédérique après sa première victoire "officielle" en selle sur Xat, qui défend à la fois l'élevage, la casaque et l'entraînement familial (© Fabienne Morin)

 

Fort heureusement pour elle, dans le milieu hippique, la théorie fait bien souvent pâle figure face à la réalité de la pratique. D'autant plus quand celle-ci est matérialisée par le poteau d'arrivée du champ de courses de Quenropers, que Loeiza Hayères-Fouchard a ainsi eu le plaisir de franchir en tête, face à des Gentlemen-Riders et Cavalières pour le moins chevronnés, grâce à la fin de course tranchante de son partenaire. Elle se remémore: "J'ai réussi à gagner parce que je pense avoir bien écouté les ordres de ma maman (rires) ! Il y a eu du rythme, et j'ai pu laisser galoper mon cheval librement, derrière les deux animateurs. Au dernier passage en face, je me suis retrouvée bloquée un instant, le long de la corde, car l'un d'entre eux s'est mis à reculer. Finalement, cela n'a pas été plus mal car Xat en a profité pour reprendre un bol d'air. C'est un cheval qui "va tout le temps", et il me l'a ensuite bien rendu dans la dernière ligne droite, quand on a pu trouver le passage, pour aller chercher la victoire aux abords du poteau. Il a vraiment été très courageux".

 

Xat et Loeiza Hayères-Fouchard, venus coiffer Scat Lady et Sébastien Bouyssou "au poteau" dimancher dernier à Rostrenen, dans le Prix de la Ville, course plate réservée aux Gentlemen-Riders & Cavalières (© Fabienne Morin)

 

Issu donc des oeuvres d'Elm Park, du temps où ce dernier officiait au Haras du Saz de la famille Simon, voisin de quelques kilomètres seulement de la structure de la famille Hayères-Fouchard, installée juste en face de l'hippodrome de Nort-sur-Erdre, en Loire-Atlantique, Xat a donc été co-élevée par Loeiza. Un poulain hongre de 4 ans avec qui elle "a un lien très particulier, puisque je l'ai vu naître et grandir chez nous, à la maison", et qui en a ainsi profité pour lui aussi "perdre son statut de maiden" après plusieurs tentatives infructueuses en obstacle et, au mieux, deux cinquièmes places décrochées en plat, à Beaupréau et Les Sables d'Olonne. Ce dernier est le troisième produit de l'inédite Double Et Pas (Zamindar), une fille de la championne scandinave Xstase (Trempolino) apparentée à la même souche que l'étalon Sapience (Niniski), un ancien vainqueur des Jockey Club St. et des Princess of Wales's Stakes au niveau Gr.2.

 

Xat et sa co-éleveuse, Loeiza Hayères-Fouchard, couchés dans la bonne herbe de Loire-Atlantique, quelques années avant leur première victoire commune (© Frédérique Hayères)

 

Cette première victoire, Loeiza Hayères-Fouchard a ainsi pu la célébrer dignement en famille, avec qui elle partage non seulement le même sang, mais aussi, et surtout, un amour inconditionnel pour la plus belle conquête de l'Homme. Un amour transmis tout d'abord par son grand-père maternel, Hervé Hayères, véritable figure du centre d'entraînement nortais, qui a notamment eu sous sa férule le bon Ninon de Grissay (Saint Preuil). Multiple gagnant en cross et deuxième en 2010 de l'Anjou-Loire Challenge (L.), au Lion d'Angers, ce dernier a souvent eu dans son box, sur son dos et parfois dans ses jambes, le temps de câlins aussi long que l'éternité, la "blondinette" susnommée, qui en avait fait son véritable meilleur ami d'enfance. Cet amour n'a ensuite fait que croître aux côtés de ses parents, Yannis Fouchard et Frédérique Hayères, respectivement ancien jockey d'obstacle et ancienne tête de liste des courses de Gentlemen-Riders & Cavalières, se consacrant désormais aux activités d'élevage, de débourrage/pré-entraînement et d'entraînement en saintes contrées ligériennes, et à qui elle ne manque pas de donner un coup de main lors de tous ses temps libres.

 

Loeiza Hayères-Fouchard, posant fièrement avec son grand-père, Hervé, grand nom du centre d'entraînement de Nort-sur-Erdre, et en grande partie responsable de sa passion pour les courses et les chevaux

 

Comme celui de sa petite soeur, Solyne, le nom de Loeiza Hayères-Fouchard a pendant longtemps figuré sur les programmes des courses des Poneys au Galop. Huit ans au bas mot, durant lesquels elle a eu la chance d'apprendre beaucoup de choses et vivre des moments exceptionnels. Une expérience et un savoir-faire déjà pour le moins conséquent, en dépit de son jeune âge, qui lui ont donc permis de faire rapidement "parler la poudre" une fois lachée dans les pelotons officiels, comme Dorian Provost, Augustin Madamet, Simon Planque, Benoît de la Sayette, Louis Bouton, Malone Favriaux, Thomas Poteaux, Théo Dumouch, Thomas JourniacLéo Roussel, Pierre Remoué, Léane David et autre Jad Hondier avant elle. Elle se souvient: "J'ai commencé à monter en courses de poneys dès l'âge de 8 ans. J'ai eu la chance de gagner une trentaine de courses, en plat et en obstacle, et d'obtenir deux titres de Championne de France FFE des Courses Elite de Cross à Poneys, avec Golden du Mayne en 2021 puis Imperialhigh Night Fighter en 2023. Ce dernier, remporté à Pompadour, le jour du Grand Cross, avec "mon chouchou", restera d'ailleurs comme l'un de mes plus beaux souvenirs de cette période".

 

Loeiza Hayères-Fouchard, dans ses oeuvres en course de poneys avec Imperialhigh Night Fighter, sur le dos duquel elle a gagné beau nombre d'épreuves, notamment de cross-country

 

Elle ajoute: "J'ai aussi eu la chance de participer, avec Jad Hondier, à la toute première Fegentri Junior l'an dernier, de monter dans d'autres pays, de découvrir de nouvelles cultures et de rencontrer tout un tas de personnes qui ont la même passion. Tout ceci a été rendu possible grâce à l'association des Poneys au Galop, que je tiens à remercier encore une fois pour tout ce qu'ils ont fait pour moi, Cécile Madamet et Nicolas Lefebvre en tête. Grâce aux nombreux stages et courses organisés chaque saison, j'ai pu grandement améliorer mon niveau à cheval, ne serait-ce que comment me comporter dans un peloton, adopter le bon rythme dans un parcours, respecter la distance avec les autres, améliorer ma position sur le plat et sur l'obstacle, etc... J'ai vraiment beaucoup appris. Et pu partager, en plus, pleins de bons moments en famille et avec mes amis".

 

Loeiza Hayères-Fouchard et Imeprialhigh Night Fighter, un tandem qui "marchait sur l'eau" dans les courses des Poneys au Galop

 

Actuellement en seconde générale au lycée Saint-Martin de Nort-sur-Erdre, celle qui aspire à travailler dans le commerce des chevaux plus tard, comme Paola Beacco & Richard Venn, qu'elle accompagne d'ailleurs régulièrement lors des ventes et autres concours de modèle et allures organisés ici-et-là en France, compte pleinement s'épanouir dans les rangs des cavalier(e)s amateur(e)s, qu'elle n'a rejoints que depuis l'automne dernier. Diplômée de la 84e Promotion Sandrine Hagenbach, elle conclut: "Je n'envisage pas de devenir jockey professionnelle pour l'instant. Peut-être que je verrai les choses différemment dans quelques années, mais il n'en est absolument pas question pour le moment. Je veux juste continuer à me faire plaisir en amateur, en montant le plus régulièrement possible, aussi bien en plat qu'en obstacle. Mon rêve suprême serait de participer, et pourquoi pas remporter, le Prix Maréchal Foch, à Auteuil, le jour du Grand Steeple-Chase de Paris". Voilà tout le mal qui est à souhaiter à Loeiza dans le futur !

 

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